
Une maison en paille
À proximité de Saint-Geniez, un village fort reculé des alentours de Sisteron, un chantier d’une maison à ossature bois isolée en paille se concrétise. À deux pas de l’un des fameux Cairn du land-artiste Andy Goldsworthy, la maison se fond dans le paysage abrupte et sec typique des Alpes de Hautes Provence. Le projet utilise des matériaux des plus locaux possibles. En effet, les bottes de pailles sont achetées à un agriculteur du versant d’à côté, et la dalle de sol est en terre noire directement récupérée du décaissement de la cave. Elle sera imperméabilisée et lissée par un vernis incolore.
La technique de construction en botte de paille est très performante d’un point de vue thermique et économique. Revêtue d’un enduit à la chaux en façade et d’un enduit d’argile à l’intérieur, les murs respirent tout en étant protégés de l’humidité. Les lattis de bois sont un très bon support à enduit et permettent un contreventement de l’ossature. J’ai participé bénévolement à ce chantier, très enrichissant sur ce système constructif délaissé par l’industrie. Ce procédé est vraiment envisageable avec peu de moyens dans une démarche d’auto-construction.
Le matériau paille est l’isolant naturel le plus performant. Il présente une conductivité thermique de 0,04 W/m2.°C soit encore plus faible que les laines minérales tant utilisées dans le marché. Il a été calculé que 5% de la production de paille de céréales suffiraient à isoler 500 000 logements par an, ce qui est supérieur au nombre de logements construits annuellement en France. À méditer...
Crédits photos : Élisa Medaglia
![]() | ![]() |
---|---|
![]() | ![]() |
![]() | ![]() |
![]() | ![]() |